Le rapport annuel 2016 de l’Ong Enda Tiers Monde fait état d’un chiffre d’affaires de 7 milliards de dollars dans le trafic de migrants. Une manne financière qui risque de davantage encourager les trafiquants.
Dans son rapport annuel 2016, analysant les changements climatiques, les guerres et les flux migratoires qu’elle a qualifié de crises humanitaires aux multiples visages, entre autres aspects, l’Ong Enda Thiers Monde a révélé, selon une estimation de l’Onudc que le trafic de migrants fait un chiffre d’affaires de 7 milliards de dollars.
« L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) estime à plus de 7 milliards US$ le chiffre d’affaires annuel du trafic de migrants » a révélé le rapport 2016 de l’Ong Enda Tiers Monde. Toujours en termes de chiffres, l’Ong informe également sur le nombre de victimes qui a atteint la barre des 5000. « Si entre 2015 et 2016, le nombre de migrants ayant cherché à rejoindre l’Europe a chuté de plus d’un million à environ 350 000, le nombre de victimes a lui explosé, passant d’environ 3 700 morts en 2015 à plus de 5 000 en 2016, soit une moyenne quotidienne de 14 morts par noyade, asphyxie ou déshydratation. Entre janvier et juin 2017, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a recensé plus de 2 250 morts entre les côtes libyennes et l’Europe, un chiffre certainement sous-estimé qui risque d’exploser durant l’été et l’automne » a renseigné le rapport.
Procédant à une sorte d’exposé d’état des lieux, le Secrétaire Exécutif Enda Thiers Monde, Moussa Mbaye fait remarquer les inégalités sociales qui risquent de constituer le point de départ des troubles dans le monde. « Le fossé entre les riches et les pauvres devient de plus en plus abyssal. Les inégalités atteignent un niveau difficilement supportable. Qu’on le reconnaisse ou non, ceci est la plus forte menace pour la cohésion, la paix et la sécurité dans le monde » a indiqué Moussa Mbaye.
Poursuivant dans sa logique, le Secrétaire Exécutif de l’Ong ETM informe que la faim continue de tuer. « Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont jetées ou perdues chaque année, ce qui correspond au tiers(1/3) des aliments produits sur la planète ! Avec ce que l’Europe jette chaque année à elle seule, on pourrait nourrir 1 milliard de personnes, soit quasiment l’intégralité des personnes qui souffrent de malnutrition dans le monde » a suggéré Moussa Mbaye.
Evoquant internet et les réseaux sociaux, l’Ong ETM est d’avis que les mutations technologiques qui vont changer radicalement le visage de ce monde, ne créent pas d’emplois ou, tout au moins, en suppriment autant qu’elles en créent.
Pour ce qui est de l’éducation, l’Ong ETM signale dans son rapport qu’il reste encore 758 millions d’adultes analphabètes à travers le monde, pour la plupart des femmes.
Bilan d’activités et solutions pour une transformation sociétale
A la suite du constat effectué en amont et qui dépeint un tableau sombre de la situation, l’Ong ETM a émis une proposition de solutions pour y apporter un changement véritable. « Passer d’un système sociétal qui détruit l’environnement et fabrique les inégalités à une société co-produite, fondée sur l’égalité, la participation citoyenne et la convivialité avec l’environnement, une société où les droits économiques, culturels, sociaux et politiques des plus vulnérables sont garantis » a soutenu l’Ong ETM.
Avant de conclure en faisant part des ses activités et actions menées. En sus des 45 années d’alternatives pour de véritables transformations sociétales, le secrétariat exécutif a également exposé son bilan d’activité, allant du lancement du rapport alternatif sur l’Afrique (Rasa), en passant par la participation à tous les niveaux, à la 3ème conférence de l’Onu sur le logement et le développement urbain durable (Habita III), la Cop 22 tenue à Marrakech, signature d’un nouvel accord de siège avec le gouvernement du Sénégal, assistance aux populations déplacées de la Gambie, la signature d’un accord cadre de partenariat avec l’Ue, entre autres activités des membres du réseau tels que la Colombie, le Mali etc, dans les domaines de la santé, la gouvernance, les ressources naturelles, etc.
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